mercredi 1 février 2012

Savonnerie à froid Albenassienne





Fabriquer son savon, c’est facile !

J’ai produit avec 17 recettes environ 50 kg de savon un peu plus de 40 batch. Selon moi, cette expérience est déjà suffisante pour faire des choses sympas. Il y a un plaisir de produire soit même son savon, c’est sûr, mais la différence est la qualité de ces savons. J'ai retenu finalement 7 types de savons et mis de côté les savons liquides.

Le savon artisanal est supérieur au savon du commerce. Il est naturel, lave et mousse.

1/ Le procédé de fabrication :

Corps gras + Alkali   ->  Savon + Glycérol

L’alkali est une base forte ; on utilise la soude (NaOH) pour les savons durs ou la potasse (KOH) pour les savons liquides. Dans le savon artisanal, on laisse le glycérol ou la glycérine dans le savon ce qui explique la différence importante avec la savon industriel.

On prépare une solution de soude (ou potasse) à partir de cristaux de soude et d’eau de dilution. On verse toujours la soude ou la potasse dans l’eau. C’est l’opération délicate pour la sécurité. La soude ou la potasse sont dangereux pour  les yeux, la peau et les vapeurs sont à éviter pour les voies respiratoires. La mise en solution aqueuse se produit avec un dégagement de chaleur important et la température s’élève entre 80°c – 90°c. Gants et lunettes sont indispensables ; pour plus de sécurité on peut aussi porter un masque. J'ai finalement opté de prendre l'eau sous la forme moitié eau liquide et moitié glaçon l'important est le poids total d'eau. La température reste inférieure à 50°c et l'on a plus de problème de vapeur.

On prépare les huiles fondues 40°C suffisent dans un bain marie. Certaines huiles sont solides comme par exemple l’huile de Coco qui se retrouve dans pratiquement tous les savons pour obtenir une dureté voulue.

On mélange les huiles fondues et la solution de soude à 30°C environ les 2 doivent avoir la même température, la réaction de saponification est bien tranquille. Cependant gants et lunettes sont nécessaires. Blouse, pantalon longs et chaussures fermées sont conseillés  On mélange d’abord manuellement avec une spatule ; puis avec un mixer à pied. La réaction se produit et la masse liquide s’épaissit. Puis la surface liquide met un certain temps pour redevenir plate. Dans le jargon du savonnier, on appelle cela la trace. le savon est sous la forme émulsionnée.

Puis, on ajoute les additifs : huiles essentielles, colorants, argile, huiles qui supportent peu la chaleur … Petit coup de mixer et c’est prêt pour couler dans un ou des moules. On place les savons dans une boîte bien isolée thermiquement pour laisser la réaction se terminer.

Après 48 h, en général, on démoule ; on coupe les tranches de savons si nécessaire et on laisse sécher 4 semaines à l’air dans une cave.


2/ Pourquoi des savons artisanaux ?

Le choix des corps gras utilisés est essentiel pour déterminer la qualité du savon produit. Les huiles végétales sont plus douces à la peau et contrairement aux graisses animales ne bouchent pas les pores de la peau. Chaque huile saponifiée apporte des propriétés qui lui sont propres.
 - Huile d’olive est très douce
 - Huile de coco est moussante
Il est préférable de fabriquer un savon avec 75% d’huile d’olive – 25% huile de coco que 100% olive.(savon de Castille).
Les huiles les plus utilisées sont : olive, coco, palme, ricin, sésame, tournesol, avocat, beurre de karité, beurre de cacao, chanvre ….
Un rapport ajusté des huiles végétales permet de choisir la dureté du savon final (INS). On calcule aussi à partir des quantités d’huiles végétales le poids de soude nécessaire.

Lors de la saponification artisanale, on laisse toute la glycérine de la savon environ 8 % . Cette glycérine est un facteur important d’hydratation de la peau.
Ces savons sont particulièrement doux pour la peau !


3/ Parfumer les savons :

Les huiles apportent certainement une odeur par l'odeur des huiles et des parfums ajoutés. J’apporte le parfum des savons avec des huiles essentielles ; le dosage de celles-ci dans le savon est élevé environ 10 ml/kg de savon ; mais 20 ml/kg sont possibles suivant les goûts. Les huiles apportent aussi des soins. Il faut réfléchir avec attention sur les huiles essentielles ajoutées. Souvent, elles contiennent des allergènes. Dans ma gamme des 7 formules 2 sont sans parfum..


4/ Autres additifs :

Les additifs permettent d’améliorer des propriétés particulières : exfoliant doux ou fort, hydratant, adoucissant,  purifiant ou régénérant …
On les ajoute généralement à la trace lorsque le savon est pratiquement terminé. Ce sont par exemple : argile, avoine, beurres et huiles précieuses, café, lait, miel, calendula, sel gros, vitamines …
On peut aussi colorer les savons avec des additifs naturels.


5/ Moulage et séchage :

Pour moi, cela reste la partie délicate. On trouve des moules sympas ; mais le problème est le démoulage en particulier pour les moules en polystyrène. Pour le moment, je fabrique des pains avec un pain de 1,5 kg dans un moule que je découpe ou avec des moules en silicone à usage culinaire.

Quelques références si vous voulez devenir savonnier :

-    Le cours de Franck Dubus à quelques km de Die au pied du Vercors www.drhumana.fr
-    « Faire ses savons naturels, c’est facile ! » Petit livre en français de Cyrille Saura Zellweger ; il apporte un bon nombre de recettes et aide pour bien comprendre les ajouts d’additifs.
-    Pour l’achat des matières premières sauf les huiles alimentaires que l’on trouve facilement dans le commerce local en Ardèche (huiles, beurre ….), je les achète chez Gisella Manske. www.gisellamanske.com  Le site est en allemand, mais aussi en partie en espagnol, en anglais voir en français.
-    Les petits ustensiles nécessaire sont du matériel de cuisine en inox jamais d'aluminium qui réagit avec les bases fortes ; mais un peu d’équipement de chimie est aussi utile. Je l’achète chez Pierron Education www.pierron.fr

Bon courage ( révisé en mars 2017 )


dimanche 8 janvier 2012

Livres 2011

Les livres lus en 2011 :

Harry Mulisch ( 1927- 2010 ) est un écrivain néerlandais. Son père est d’origine austro-hongroise émigré aux Pays-Bas avec des sympathies nazies ; sa mère est juive d’Anvers fille de banquier. Les relations du père avec les nazis ont leur permis de rester en Hollande pendant la guerre.
On comprend pourquoi ces bouquins tournent toujours autour de la 2ème guerre mondiale.
J’ai lu :
-    La découverte du ciel (Gros bouquin)
-    Siegfried, une idylle noire
Il y a toujours un chapitre assez obscur (pour moi) où il part sur des philosophes comme Nietzsche que je n’ai jamais compris. Les hollandais le considèrent souvent comme intello à tort.
Ces 2 bouquins sont sublimes avec des personnages et le monde où ils vivent si bien décrits.

Jonathan Coe : Anglais de 50 ans. Il est un auteur très aimé des français. Il est très critique sur la société britannique du thatchérisme. Bien que j’ai lu plusieurs livres relatifs à cette période avec plaisir, je préfère les autres comme « La pluie avant qu’elle tombe »  (lu en 2010) ou « la vie très privée de Maxell Sim ».
J’ai lu cette année 3 de ses bouquins
-    Le cercle fermé
-    Testament à l’anglaise
-    La vie très privée de Mr Sim


Luiz Alfredo Garcia-Roza : Brésilien d’un peu plus de 70 ans arrivé assez tard dans le roman policier. C'est l'Andrea Camillieri brésilien. On suit le commissaire Espinosa ; mais aussi cette ambiance d’Amérique Latine. Le scénario est un peu mince ; mais les personnages attachants on les voit vivre tout le long du roman. J’ai découvert par hasard cet auteur ; j’ai eu de la chance.
J’ai lu de lui :
-    Bon anniversaire, Gabriel ! ( Le meilleur des 2 lus)
-    Le silence de la pluie
2 autres sont traduits en français : « Objets trouvés » et «  L’étrange cas du Docteur Hesse »




Agotha Kristof (1935- 2011) née en Hongrie et morte à Neuchâtel (Suisse). Elle a écrit en français sauf les poésies en hongrois. Elle a quitté son pays lors de la révolte de 1956 écrasée par l’armée soviétique. Mais, elle a toujours regretté de devoir quitter son pays. Elle a peu écrit et ces 3 petits livres, que j’ai lus cette année, sont ceux qui ont marqué son œuvre.
-    Le Grand Cahier
-    La Preuve
-    Le Troisième Mensonge
Dans ces livres, il y a toujours pessimisme et réalisme. Cette Hongrie brutalisée par le nazisme, la guerre et le communisme soviétique qui ont conduit à une perte des valeurs simples. Elle n’a jamais pu faire reprendre des racines dans un autre monde.


William Boyd :

Il a 60 ans né au Ghana mais anglais-anglais ; il vit entre Londres et La Dordogne. C’est un auteur assez prolifique.  En 2011, j’ai lu un seul livre de Boyd : Orages Ordinaires. L’année dernière, j’avais lu La vie aux aguets. C’est un des maîtres du roman policier. Ses romans policiers ont un suspense toujours prenant et une description si fine de ces personnages et de la société anglaise.



Les autres romans policiers valeur sûr : Camilla Lackberg (L’enfant allemand), Henning Mankell (La lionne blanche), Douglas Kennedy ( La femme du 5ème étage ), Donna Leon ( Mort à la Fenice ), Franck Tallis (Les mensonges de l’esprit)

Les autres romans plus qu’intéressants : Khaled Hosseini ( Les cerfs-volants de Kaboul), Atiq Rahmi ( Synqué sbour Pierre de Patience)

Les nuls à éviter : Bret Easton Ellis (moins que zéro ) on peut le dire malgré une excellente critique du Monde, Douglas Coupland (Génération X), Pour moi plus de polémique entre Marie Darrieusecq (Truisme) et Marie Ndiaye, elles sont aussi nulles.