Je lis chaque année quelques
livres de mes favoris français : Eric-Emmanuel Schmidt, Gilbert Sinoué et
Amin Maalouf. Cette année, la guerre du Mali m’a conduit à m’intéresser au
monde colonial. Sur la fin 2013, j’ai attaqué l’Asie avec 2 gros bouquins.
Gilbert Sinoué :
Il est né au Caire en 1947.
Il est venu à Paris après son bac pour suivre l’école normale de musique et a
enseigné la guitare. Il a été auteur compositeur en particulier pour Jacques Brel,
Isabelle Aubret, Dalida, Claude François
…
Puis à presque 40 ans, il a
commencé sa carrière d’écrivain. Il s’agit d’un auteur prolifique. Ses livres
ressemblent souvent à des contes ; mais la base historique est toujours
solide.
Cette année, j’ai lu Le dernier pharaon (publié en 1997). Méhémet
Ali a régné 40 ans sur l’Egypte pendant la première moitié du 19ème
siècle. Ce fin politique, qui était analphabète d’origine turco-albanais, est
arrivée en Egypte à la tête de 300 soldats pour combattre les troupes de
Napoléon.
Les autres livres déjà lus de
Gilbert Sinoué sont :
-
Le pourpre et l’olivier
-
Avicienne ou la route d’Isphan
-
Le livre de saphir
-
L’enfant de Bruges
-
Erevan
-
Le colonel et l’enfant -roi
-
Souffle de Jasmin
et certainement quelques
autres.
Eric-Emmanuel
Schmitt :
Cette
année, j’ai lu La femme au miroir qui
est un excellent livre où 3 femmes vivant à des différentes époques se refusent
de suivre leur destin de femmes. Je ne peux que recommander ce
livre ; même si je suis un monsieur Toutlemonde. Lorsque ce livre est
sorti en poche ; au Furet du Nord, j’ai vite compris que je n’étais le seul
à aimer les livres d’Eric-Emmanuel Schmitt.
Quelques mois de lectures coloniales :
Après avoir été stupéfait de
l’intervention française en Libye ; j’ai été encore bien étonné de
l’intervention militaire au Mali pays de mes rêves avec son mystérieux
Tombouctou. Le Sahel m’avait vraiment attiré pendant mes 2 ans passés en
Algérie où mon seul voyage un peu audacieux a été Alger-Tamanrasset-Agadès par
la route ou plutôt la piste. Finalement, je ne suis jamais allé à Tombouctou.
Bernard un ami m’a prêté divers livres sur l’Afrique noire dont 3 bouquins
consistants d’Amadou Hampâté Bâ.
Amadou Hampâté Bâ (1900-1991) :
Amadou
Hampâté Bâ est un descendant d’une famille noble peul ; Il est né à
Bandiagara (Mali). Après avoir suivi l’école coranique ; il est
‘’réquisitionné’’ à l’école française de Bandiagara, puis à Djenné mais il
refuse d’aller à l’école normale de Gorée. Il commence une carrière dans
l’administration française à Ouagadougou puis divers postes en Haute Volta
(Actuel Burkina Faso).
Après
l’indépendance (1960), il participe à la transcription des langues africaines
et à la conservation des traditions orales. Il a toujours pris des notes au
cours de sa longue vie ; ces livres sont la reprise de ses notes dans la
plus grande honnêteté. Son style est celui d’un instituteur traditionnel et il
ne nous épargne pas toute la complexité de la société africaine.
- Amkoullel l’enfant peul (mémoire 1, 1991)
-
Oui, mon commandant (mémoire 2, 1994)
-
L’étrange destin de Wangrin (1973)
Tierno
Noménembo :
Il
est né en Guinée en 1947 d’origine peul. Depuis 1969, il a passé sa vie hors de
Guinée où les dictateurs se succèdent depuis l’indépendance. Ce grand romancier de langue française
réalise un beau cocktail entre l’historique et le romanesque.
-
Le terroriste noir
-
Le roi de Kahel
Parmi
les auteurs africains, je cite : Emmanuel Dongala (Photo de groupe au bord
du fleuve) et Alain Mabanckou (plusieurs livres lus les années précédentes) qui
sont tous les deux du Congo Brazzaville.
Patrick Deville :
Il
est né en 1947. C’est un grand voyageur ; j’ai lu un de ses romans qui a
eu le prix Femina en 2012.
-
Peste et Choléra
Ce
livre est la bibliographie d’Alexandre Yersin bactériologiste suisse disciple
de Pasteur devenu explorateur dans l’ex Indochine. Ce livre est finalement un
livre d’aventure semblable au Roi de Kahel. On voit un homme obstiné réalisant la mission qu’il s’est fixé envers et contre tout dans une terre considérée
comme vierge. C’est plus qu’un livre de
l’aventure coloniale.
Russel Banks :
Après
American Darling en 2012, j’ai attaqué cette année un autre pavé :
-
Pourfendeur de
nuages
Ce
livre sur l’esclavage se passe un peu avant de la Guerre de Sécession. Le
héros John Brown s’oppose contre l’esclavage d’abord en aidant des esclaves noirs à fuir
au Canada, puis en prenant les armes contre les esclavagistes. Ce livre permet
voir comment certains leaders se détachent face aux grands problèmes. Le problème de l’esclavage est certes déjà évoqué
par Tocqueville ; mais rapidement éludé. J’ai été surpris que le parti
politique opposé à l’esclavage soit le Parti Républicain et celui, qui lui
était favorable le Parti Démocrate. 150 ans plus tard, le 1er
président noir est un démocrate. Mais, il faut retenir qu’il s’agit d’un très
grand livre de Russel Banks.
Les autres :
Cette
année, j’ai lu 3 romans japonais sur la lancée de 2012 :
-
Le temps qui va,
qui vient de Hiromi Kawakami
-
Cristallisation
Secrète de Yôko Ogawa
-
Le musée du
silence de Yôko Ogawa
Ces
livres de 2 auteurs femmes déjà lues en 2012 me permettent de confirmer mon plaisir
de lire les romans japonnais particulièrement ceux de Yôko Ogawa.
Silvia Avallone : D’acier
Elle
est née en 1984 ; il s’agit de son premier roman.
Cette
jeune écrivaine italienne nous décrit l’Italie actuelle avec de 2 adolescentes
paumées à Piombino ; mais peut être le sont-elles moins que leurs
parents ?
Mo Yan : La mélopée de l’ail paradisiaque
Dans
le milieu intello français, on lui a reproché son appartenance au parti
communiste. Il s’agit d’un écrivain
chinois pas d’un parisien. On a aussi reproché à Camus de ne pas avoir eu une
position tranchée sur l’Algérie.
Ce
livre décrit les difficultés du paysan chinois entre la tradition, l’économie
planifiée et ses sentiments d’homme tout cela est inconciliable. C’est un très
beau livre plein de sensibilité.
Maria Ernestan : Les oreilles de Buster
Cette
suédoise a écrit ce livre magnifique plein de suspens. La sensibilité est
le point fort de ce livre plutôt pour bonne-femme.
Henriette Walter/Bassam Baraké : Arabesques
Née
à Sfax (Tunisie) en 1929, elle est professeure de linguistique. Cela fait un
peu trop savant pour correspondre à mon folklore. Mais elle a aussi écrit seule ou en collaboration toute une série de
livres de vulgarisation sur la linguistique que je lis assez
régulièrement en livre de poche (Points). Pour la petite histoire un de ces bouquins a été écrit en collaboration avec un de mes
anciens collègues Pierre Avenas un X mines de mon ex-société ; ce n’est pas le meilleur.
Arabesques
c’est l’aventure de la langue arabe en occident. Comme dans tous ses livres : il y a plein de petits jeux, devinettes sur l’origine des mots où je suis plutôt
nul.
Quelques
autres très bons livres :
Roman avec cocaïne de M. Aguéev : ce livre d'adolescent est écrit au début de
la révolution russe dont il ne parle pas. C’est le cas d'un livre unique d’un
auteur pratiquement inconnu. Dans les années 30, il fut attribué à Nabokov.
Une autre époque d’Alain Claude Sulzer : Un adolescent à la recherche de son père, qui
s’est suicidé, découvre que celui-ci était homosexuel et après un grand amour, il
n’a pu trouver d’autres issues.
La brève et merveilleuse vie d’Oscar
Wao de Junot Diaz : Ce livre
n’est forcément facile à lire avec bon nombre de mots et d’expressions
d’Amérique latine. Il fait bien comprendre cette émigration à moitié (USA/République Dominicaine) due à la proximité des pays.
Des
polars ; mais peu d’auteurs nouveaux. Mes auteurs classiques ont
accompagné des moments de détente. Nouveaux auteurs pour moi : Jean-Claude
Izzo, Jussi Adler-Olsen.
Enfin, un livre vendu à plusieurs millions d'exemplaires : je l'ai acheté après le passage de l'auteure à la Grande Librairie. C'est le super navet de l’année Cinquante nuances de Grey d’EL
James. Le vrai tapiro d’oro en plus il y a 3 tomes ; heureusement je n'ai acheté que le premier