mardi 25 février 2014

Livres 2013



Je lis chaque année quelques livres de mes favoris français : Eric-Emmanuel Schmidt, Gilbert Sinoué et Amin Maalouf. Cette année, la guerre du Mali m’a conduit à m’intéresser au monde colonial. Sur la fin 2013, j’ai attaqué l’Asie avec 2 gros bouquins.

Gilbert Sinoué :

Il est né au Caire en 1947. Il est venu à Paris après son bac pour suivre l’école normale de musique et a enseigné la guitare. Il a été auteur compositeur en particulier pour Jacques Brel, Isabelle Aubret, Dalida,  Claude François …
Puis à presque 40 ans, il a commencé sa carrière d’écrivain. Il s’agit d’un auteur prolifique. Ses livres ressemblent souvent à des contes ; mais la base historique est toujours solide.
Cette année, j’ai lu Le dernier pharaon (publié en 1997). Méhémet Ali a régné 40 ans sur l’Egypte pendant la première moitié du 19ème siècle. Ce fin politique, qui était analphabète d’origine turco-albanais, est arrivée en Egypte à la tête de 300 soldats pour combattre les troupes de Napoléon.

Les autres livres déjà lus de Gilbert Sinoué sont :
-          Le pourpre et l’olivier
-          Avicienne ou la route d’Isphan
-          Le livre de saphir
-          L’enfant de Bruges
-          Erevan
-          Le colonel et l’enfant -roi
-          Souffle de Jasmin
et certainement quelques autres.


Eric-Emmanuel Schmitt :

Cette année, j’ai lu La femme au miroir qui est un excellent livre où 3 femmes vivant à des différentes époques se refusent de suivre leur destin de femmes. Je ne peux que recommander ce livre ; même si je suis un monsieur Toutlemonde. Lorsque ce livre est sorti en poche ; au Furet du Nord, j’ai vite compris que je n’étais le seul à aimer les livres d’Eric-Emmanuel Schmitt.


Quelques mois de lectures coloniales : Après avoir été stupéfait de l’intervention française en Libye ; j’ai été encore bien étonné de l’intervention militaire au Mali pays de mes rêves avec son mystérieux Tombouctou. Le Sahel m’avait vraiment attiré pendant mes 2 ans passés en Algérie où mon seul voyage un peu audacieux a été Alger-Tamanrasset-Agadès par la route ou plutôt la piste. Finalement, je ne suis jamais allé à Tombouctou. Bernard un ami m’a prêté divers livres sur l’Afrique noire dont 3 bouquins consistants d’Amadou Hampâté Bâ.

Amadou Hampâté Bâ (1900-1991) :

Amadou Hampâté Bâ est un descendant d’une famille noble peul ; Il est né à Bandiagara (Mali). Après avoir suivi l’école coranique ; il est  ‘’réquisitionné’’ à l’école française de Bandiagara, puis à Djenné mais il refuse d’aller à l’école normale de Gorée. Il commence une carrière dans l’administration française à Ouagadougou puis divers postes en Haute Volta (Actuel Burkina Faso).
Après l’indépendance (1960), il participe à la transcription des langues africaines et à la conservation des traditions orales. Il a toujours pris des notes au cours de sa longue vie ; ces livres sont la reprise de ses notes dans la plus grande honnêteté. Son style est celui d’un instituteur traditionnel et il ne nous épargne pas toute la complexité de la société africaine.


-          Amkoullel l’enfant peul (mémoire 1, 1991)
-          Oui, mon commandant (mémoire 2, 1994)
-          L’étrange destin de Wangrin (1973)


Tierno Noménembo :

Il est né en Guinée en 1947 d’origine peul. Depuis 1969, il a passé sa vie hors de Guinée où les dictateurs se succèdent depuis l’indépendance.  Ce grand romancier de langue française réalise un beau cocktail entre l’historique et le romanesque.

-          Le terroriste noir
-          Le roi de Kahel

Parmi les auteurs africains, je cite : Emmanuel Dongala (Photo de groupe au bord du fleuve) et Alain Mabanckou (plusieurs livres lus les années précédentes) qui sont tous les deux du Congo Brazzaville.


Patrick Deville :

 
Il est né en 1947. C’est un grand voyageur ; j’ai lu un de ses romans qui a eu le prix Femina en 2012.

-          Peste et Choléra

Ce livre est la bibliographie d’Alexandre Yersin bactériologiste suisse disciple de Pasteur devenu explorateur dans l’ex Indochine. Ce livre est finalement un livre d’aventure semblable au Roi de Kahel. On voit un homme obstiné réalisant la mission qu’il s’est fixé envers et contre tout dans une terre considérée comme vierge. C’est  plus qu’un livre de l’aventure coloniale.

Russel Banks :

Après American Darling en 2012, j’ai attaqué cette année un autre pavé :

-          Pourfendeur de nuages

Ce livre sur l’esclavage se passe un peu avant de la Guerre de Sécession. Le héros John Brown s’oppose contre l’esclavage d’abord en aidant des esclaves noirs à fuir au Canada, puis en prenant les armes contre les esclavagistes. Ce livre permet voir comment certains leaders se détachent face aux grands problèmes. Le problème de l’esclavage est certes déjà évoqué par Tocqueville ; mais rapidement éludé. J’ai été surpris que le parti politique opposé à l’esclavage soit le Parti Républicain et celui, qui lui était favorable le Parti Démocrate. 150 ans plus tard, le 1er président noir est un démocrate. Mais, il faut retenir qu’il s’agit d’un très grand livre de Russel Banks.


Les autres :

Cette année, j’ai lu 3 romans japonais sur la lancée de 2012 :

-          Le temps qui va, qui vient de Hiromi Kawakami
-          Cristallisation Secrète de Yôko Ogawa
-          Le musée du silence de Yôko Ogawa

Ces livres de 2 auteurs femmes déjà lues en 2012 me permettent de confirmer mon plaisir de lire les romans japonnais particulièrement ceux de Yôko Ogawa.

Silvia Avallone : D’acier

 
Elle est née en 1984 ; il s’agit de son premier roman.
Cette jeune écrivaine italienne nous décrit l’Italie actuelle avec de 2 adolescentes paumées à Piombino ; mais peut être le sont-elles moins que leurs parents ?




Mo Yan : La mélopée de l’ail paradisiaque

Auteur chinois né en en 1955 ou 1956 prix Nobel de littérature en 2012.
Dans le milieu intello français, on lui a reproché son appartenance au parti communiste.  Il s’agit d’un écrivain chinois pas d’un parisien. On a aussi reproché à Camus de ne pas avoir eu une position tranchée sur l’Algérie.
Ce livre décrit les difficultés du paysan chinois entre la tradition, l’économie planifiée et ses sentiments d’homme tout cela est inconciliable. C’est un très beau livre plein de sensibilité.

Maria Ernestan : Les oreilles de Buster
 
Cette suédoise a écrit ce livre magnifique plein de suspens. La sensibilité est le point fort de ce livre plutôt pour bonne-femme.
  



 Henriette Walter/Bassam Baraké : Arabesques

Née à Sfax (Tunisie) en 1929, elle est professeure de linguistique. Cela fait un peu trop savant pour correspondre à mon folklore. Mais elle a aussi écrit  seule ou en collaboration toute une série de livres de vulgarisation sur la linguistique que je lis assez régulièrement en livre de poche  (Points). Pour la petite histoire un de ces bouquins a été écrit en collaboration avec un de mes anciens collègues Pierre Avenas un X mines de mon ex-société ; ce n’est  pas le meilleur.
Arabesques c’est l’aventure de la langue arabe en occident. Comme dans tous ses livres : il y a plein de petits jeux, devinettes sur l’origine des mots où je suis plutôt nul.


Quelques autres très bons livres :

Roman avec cocaïne de M. Aguéev : ce livre d'adolescent est écrit au début de la révolution russe dont il ne parle pas. C’est le cas d'un livre unique d’un auteur pratiquement inconnu. Dans les années 30, il fut attribué à Nabokov.
Une autre époque d’Alain Claude Sulzer : Un adolescent à la recherche de son père, qui s’est suicidé, découvre que celui-ci était homosexuel et après un grand amour, il n’a pu trouver d’autres issues.
La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao de Junot Diaz : Ce livre n’est forcément facile à lire avec bon nombre de mots et d’expressions d’Amérique latine. Il fait bien comprendre cette émigration à moitié (USA/République Dominicaine) due à la proximité des pays.

Des polars ; mais peu d’auteurs nouveaux. Mes auteurs classiques ont accompagné des moments de détente. Nouveaux auteurs pour moi : Jean-Claude Izzo, Jussi Adler-Olsen.

Enfin, un livre vendu à plusieurs millions d'exemplaires : je l'ai acheté après le passage de l'auteure à la Grande Librairie. C'est le super navet de l’année Cinquante nuances de Grey d’EL James. Le vrai tapiro d’oro en plus il y a 3 tomes ; heureusement je n'ai acheté que le premier