Week end à Berlin :
Veronica et la porte de Brandebourg |
En
68, je suis arrivé à Berlin en train. Il fallait donc passer de RFA (Ouest) en
RDA (Est) par le train dans un premier temps. Le passage se faisait sans
descendre du train. Celui-ci était à l’arrêt dans un grand fossé avec des
chiens loups qui étaient lâchés sous le train. Le tout était entouré de
miradors avec des policiers en armes. Dans le train, les papiers étaient
vérifiés, revérifiés ainsi un grand nombre de fois. Le rideau de fer, dont on
parlait tant depuis 1945, était bien là sous mes yeux. Cet épisode, il faut
bien le dire, m’a beaucoup impressionné et il est resté gravé dans ma mémoire à
tout jamais. Je n’ai jamais revécu une telle expérience ; sauf peut être en
arrivant dans les aéroports américains États-Unis après le 11 septembre 2001.
En
68, j’avais un hôtel à l’Ouest et j’avais fait une visite
« touristique » de Berlin Est. Le passage se faisait en bus pour les
voyages organisés des touristes. Le passage était contrôlé, archi-contrôlé
mais beaucoup moins impressionnant.
L’hôtel
que j’ai pris en 2014 était Alexanderplatz donc dans l’ex-Allemagne de l’est.
Alexanderplatz :
Elle
n’avait rien à voir avec la place de Döblin
La maison des enseignants (Haus des Lehres) a été conservée avec ses fresques à la Diego Riviera qui représentent l’importance de la transmission de la connaissance. L’enseignement était le fer de lance du Communisme qui espérait ainsi forger l’homme nouveau. Certes ils n’étaient pas les premiers ni les derniers à s’y essayer. Il faut cependant reconnaître qu’ils y ont eu quelques succès.
Les
grandes avenues sont toujours balayées par le vent. Les tuyaux aériens pour le
chauffage urbain sont toujours là. Des
grands immeubles types HLM sont en attente de jours meilleurs. Les feux pour
piétons utilisent toujours les mêmes icônes de ce passé récent.
On
se promène dans Karl Marx Allee qui certes était allemand ; mais pourtant cela me
surprend plus que dans une ville italienne.
La
tour de télévision, qui domine de ses 368 m Berlin, devait marquer la supériorité
technologique du régime communiste.
Le mur :
Ce
mur, qui coupait la ville en 2, est encore visible en plusieurs endroits. Il se
devine aussi parfois la complexité du réseau de métro ou de train. Rien qu'à Berlin, il faisait plus de 50 km.
Il est
maintenant une attraction touristique comme à Charlie Point ou visible de façon
plus réaliste au Mémorial du mur de Berlin limite entre le secteur
soviétique et français.
Il
s’agissait d’œuvre considérable : un ensemble de 2 murs avec un No man’s
land 50m à 300m entre les 2. Il y avait 300 miradors, 14000 gardes, 1000 chiens et des quantités
fabuleuses de barbelés, pas de mines. En 68, lors de ma seule visite il était
déjà pratiquement sous sa forme définitive. Le nombre de morts parmi ceux qui
ont essayé de le franchir est
certainement de plusieurs centaines.
Cette
plaisanterie, qui dura de 1961 à 1989, nous a valu la phrase historique dite en 1963 à Berlin par J.F.
Kennedy : « ich bin ein Berliner ».
Une
visite de François Mitterrand fin 89 en Allemagne en RDA nous a permis
d’apprécier la qualité visionnaire de la France ; alors qu’un grand homme Helmut Kohl
œuvrait déjà toutes voiles dehors à la réunification de son pays.
Les Juifs :
Lors
de ma visite en 68, les allemands de l’est avaient particulièrement insisté
sur la culpabilité des allemands de l’ouest dans leur extermination ;
mais qu'elle n'était certainement pas celle des allemands communistes de la RDA. Nous avions visité le quartier du ghetto
reconstruit avec soins par la RDA. Je
n’ai pas bien compris à l’époque s’il était habité par des juifs. Au cours de
ce week-end, j’ai visité le Jüdisches Muséum Berlin. Ce musée fabuleux permet de mieux
comprendre l’importance et la vie de cette communauté. Comment le génocide
a-t-il été possible dans ce peuple cultivé ?
Je
n’ai pas essayé de retrouver les traces du 3ème Reich qui ne sont pas
évidentes après les bombardements de la guerre. En tout cas, on ne voit pas des
édifices comme ceux de l’époque mussolinienne en Italie.
Une
chose est sûr, les berlinois aiment toujours la fête. Ce goût pour le fête était déjà bien clair lors de ma 1ère visite en 68 à Berlin Ouest. L’insouciance et gaieté correspondaient aussi au fait de se trouver dans l’œil du cyclone
Maintenant, l'on y mange bien et l’on y boit du bon vin aussi bien à l'est qu'à l'ouest ; voilà qui réconforte.
Maintenant, l'on y mange bien et l’on y boit du bon vin aussi bien à l'est qu'à l'ouest ; voilà qui réconforte.