dimanche 14 décembre 2014

Palais idéal



Palais idéal du facteur Cheval :

La visite du Palais-Idéal à Hauterives est un lieu inévitable de la région Rhône-Alpes. Il est sans aucun doute la construction la plus intéressante de la Drôme.
Cette œuvre naïve a été réalisée grâce à un travail de Titan, qui dura 33 ans, de Ferdinand Cheval entre 1879 et 1912. Il la compléta par construction de son tombeau à l’entrée du cimetière d’Hauterives, qu’il acheva en 1922. C'était 2ans avant sa mort à l’âge de 88 ans.

Le facteur Cheval  a réuni sur cette arche le monde de la fin du 19ème et du début du 20ème. C’est la rencontre de l’occident et l’orient. On y trouve un résumé de l’histoire et la géographie officielles françaises. Ses sources d’inspiration ont été les calendriers de la poste, les images d’Épinal, les cartes postales, les livres scolaires …



Les 3 géants Archimède, César, Vercingétorix sont là pour marquer les racines de la France avec sa source gallo-romaine et l’importance de la pensée grecque.











Ce temple hindou fait parti des voyages imaginaires du facteur Cheval à travers le monde. On fait un tour du monde avec la Maison Blanche, la Maison carrée d'Alger, un Château du Moyen-âge, un Chalet Suisse.






 La relation du facteur Cheval avec les religions marque une grande ouverture d’esprit. Il a été durement éprouvé dans la vie par la perte de plusieurs enfants, de sa première épouse … Lorsqu’on vit jusqu’à 88 ans au début du 20ème siècle, c’est finalement presque normal. Je pense qu’il était simplement croyant et patriote.


 

Ce travail avec tous ses détails, ses finitions mais aussi son plan d’ensemble cohérent, permet aux visiteurs de déambuler, de voir, de toucher. L’audace des matériaux, la conception de cet édifice étonnent.




 


Ce monument, que l’on pourrait attribuer aux naïfs mexicains de la même époque, est bien en France. Il a inspiré les grands artistes surréalistes : André Breton, Max Ernst, Picasso ; il est un précurseur de Dali, Gaudi, Niki de Saint Phalle.
André Malraux a permis à ce monument d’être classé en 1969.

mardi 5 août 2014

Le sacre du Jardin



Le sacre du jardin

Après avoir parcouru « le meilleur des mondes possible » et mille aventures, pour Candide le temps est venu où « il faut cultiver son jardin ».
Évidemment la vie n’est pas un conte, le monde change.
Plus de philosophie, la terre est devenue bien basse et les dos douloureux. En plus, l’ennui du jardinage s’est révélé un fait incontournable.
Pourtant, un beau jardin est né grâce aux mathématiques et le troc temps.
Merci Fernanda et Veronica !!!
Dans ce petit jardin sont bichonnés ail, sauge, cassis, bourrache, romarin, lavande, camomille, thym, mélisse, olivier, vigne, fraisiers, framboisiers, oseille, menthe, lys, rosiers, absinthe, estragon,tomates, fleurs inconnues et beaucoup d’autres oubliées …


Bourrache officinale :


Cette plante envahissante avec ses fleurs bleues adore la partie ensoleillée de mon jardin.
Elle contient un alcaloïde.
Les légionnaires romains étaient dopés avant les batailles avec du vin aromatisé aux fleurs de bourrache. Mais nous, les gaulois nous avons été les meilleurs pour ce qui concerne le dopage.
On l’utilise en cuisine : salade, pâtes, légumes …..
L’huile de bourrache (pas utilisée en usage alimentaire) prévient le vieillissement de la peau et limite l’arthrose.


Romarin :
Son nom a été donné par les romains « rosemarinus » rosée de mer. Ses propriétés sont reconnues pour apporter un bain de jouvence. Le traitement de la peau et du cuir chevelu conduisent à l’incorporer dans les shampoings.
Cette année, les jardinières l’ont autorisé à une extension importante. Donc, au printemps prochain en avant l’alambic et l’huile essentielle va couler à flot.


Sauge :
L’huile essentielle étant d’un usage délicat neurotoxique à forte dose et abortive,  son effet calmant, relaxant et anti-stress se retrouve aussi dans un vin de sauge.
Prendre 80 g de plantes séchées que vous ébouillantez dans un litre d’un bon vin blanc. Au bout de 3 jours, refroidir et filtrer. 4 verres par jour en guise de boisson suffiront pour obtenir le plus grand bien.

                                                        
Fleurs de rocher :
Il y a toujours un coin de jardin où l’on ne peut rien faire des cailloux, des abords où les générations de maçon ont laissé gravillons, ciment, pierres. La solution des jardinières a été de semer des fleurs de rocher. C’est beau.


Vive la rentrée ! Vive les mathématiques ! Le jardin prospère….

lundi 28 avril 2014

Week-end à Berlin



Week end à Berlin :

Veronica et la porte de Brandebourg
Après avoir visité Berlin en août 1968, je viens d’y retourner quelques jours en mars 2014. Mais, peut-on comparer cette ville après presque 50 ans ?
En 68, je suis arrivé à Berlin en train. Il fallait donc passer de RFA (Ouest) en RDA (Est) par le train dans un premier temps. Le passage se faisait sans descendre du train. Celui-ci était à l’arrêt dans un grand fossé avec des chiens loups qui étaient lâchés sous le train. Le tout était entouré de miradors avec des policiers en armes. Dans le train, les papiers étaient vérifiés, revérifiés ainsi un grand nombre de fois. Le rideau de fer, dont on parlait tant depuis 1945, était bien là sous mes yeux. Cet épisode, il faut bien le dire, m’a beaucoup impressionné et il est resté gravé dans ma mémoire à tout jamais. Je n’ai jamais revécu une telle expérience ; sauf peut être en arrivant dans les aéroports américains États-Unis après le 11 septembre 2001.

En 68, j’avais un hôtel à l’Ouest et j’avais fait une visite « touristique » de Berlin Est. Le passage se faisait en bus pour les voyages organisés des touristes. Le passage était contrôlé, archi-contrôlé mais beaucoup moins impressionnant.
L’hôtel que j’ai pris en 2014 était Alexanderplatz donc dans l’ex-Allemagne de l’est.

Alexanderplatz :

 

Je me rappelle bien cette immense place.
Elle n’avait rien à voir avec la place de Döblin










 
La maison des enseignants (Haus des Lehres) a été conservée avec ses fresques à la Diego Riviera qui représentent l’importance de la transmission de la connaissance. L’enseignement était le fer de lance du Communisme qui espérait ainsi forger l’homme nouveau. Certes ils n’étaient pas les premiers ni les derniers à s’y essayer. Il faut cependant reconnaître qu’ils y ont eu quelques succès.
Les grandes avenues sont toujours balayées par le vent. Les tuyaux aériens pour le chauffage urbain sont  toujours là. Des grands immeubles types HLM sont en attente de jours meilleurs. Les feux pour piétons utilisent toujours les mêmes icônes de ce passé récent.
On se promène dans Karl Marx Allee qui certes était allemand ; mais pourtant cela me surprend plus que dans une ville italienne.
La tour de télévision, qui domine de ses 368 m Berlin, devait marquer la supériorité technologique du régime communiste.

Le mur :

Ce mur, qui coupait la ville en 2, est encore visible en plusieurs endroits. Il se devine aussi parfois la complexité du réseau de métro ou de train. Rien qu'à Berlin, il faisait plus de 50 km.









Il est maintenant une attraction touristique comme à Charlie Point ou visible de façon plus réaliste au Mémorial du mur de Berlin limite entre le secteur soviétique et français.
Il s’agissait d’œuvre considérable : un ensemble de 2 murs avec un No man’s land 50m à 300m entre les 2. Il y avait 300 miradors, 14000 gardes, 1000 chiens et des quantités fabuleuses de barbelés, pas de mines. En 68, lors de ma seule visite il était déjà pratiquement sous sa forme définitive. Le nombre de morts parmi ceux qui ont essayé de le franchir  est certainement de plusieurs centaines.
Cette plaisanterie, qui dura de 1961 à 1989, nous a valu la phrase historique dite en 1963 à Berlin par J.F. Kennedy : « ich bin ein Berliner ».
Une visite de François Mitterrand fin 89 en Allemagne en RDA nous a permis d’apprécier la qualité visionnaire de la France ; alors qu’un grand homme Helmut Kohl œuvrait déjà toutes voiles dehors à la réunification de son pays.


Les Juifs :

Lors de ma visite en 68, les allemands de l’est avaient particulièrement insisté sur la culpabilité des allemands de l’ouest dans leur extermination ; mais qu'elle n'était certainement pas celle des allemands communistes de la RDA. Nous avions visité le quartier du ghetto reconstruit avec soins par la RDA. Je n’ai pas bien compris à l’époque s’il était habité par des juifs. Au cours de ce week-end, j’ai visité le Jüdisches Muséum Berlin. Ce musée fabuleux permet de mieux comprendre l’importance et la vie de cette communauté. Comment le génocide a-t-il été possible dans ce peuple cultivé ?




Je n’ai pas essayé de retrouver les traces du 3ème Reich qui ne sont pas évidentes après les bombardements de la guerre. En tout cas, on ne voit pas des édifices comme ceux de l’époque mussolinienne en Italie.
Une chose est sûr, les berlinois aiment toujours la fête. Ce goût pour le fête était déjà bien clair lors de ma 1ère visite en 68 à Berlin Ouest. L’insouciance et gaieté correspondaient aussi au fait de se trouver dans l’œil du cyclone 
Maintenant, l'on y mange bien et l’on y boit du bon vin aussi bien à l'est qu'à l'ouest ; voilà  qui réconforte.








mardi 25 février 2014

Livres 2013



Je lis chaque année quelques livres de mes favoris français : Eric-Emmanuel Schmidt, Gilbert Sinoué et Amin Maalouf. Cette année, la guerre du Mali m’a conduit à m’intéresser au monde colonial. Sur la fin 2013, j’ai attaqué l’Asie avec 2 gros bouquins.

Gilbert Sinoué :

Il est né au Caire en 1947. Il est venu à Paris après son bac pour suivre l’école normale de musique et a enseigné la guitare. Il a été auteur compositeur en particulier pour Jacques Brel, Isabelle Aubret, Dalida,  Claude François …
Puis à presque 40 ans, il a commencé sa carrière d’écrivain. Il s’agit d’un auteur prolifique. Ses livres ressemblent souvent à des contes ; mais la base historique est toujours solide.
Cette année, j’ai lu Le dernier pharaon (publié en 1997). Méhémet Ali a régné 40 ans sur l’Egypte pendant la première moitié du 19ème siècle. Ce fin politique, qui était analphabète d’origine turco-albanais, est arrivée en Egypte à la tête de 300 soldats pour combattre les troupes de Napoléon.

Les autres livres déjà lus de Gilbert Sinoué sont :
-          Le pourpre et l’olivier
-          Avicienne ou la route d’Isphan
-          Le livre de saphir
-          L’enfant de Bruges
-          Erevan
-          Le colonel et l’enfant -roi
-          Souffle de Jasmin
et certainement quelques autres.


Eric-Emmanuel Schmitt :

Cette année, j’ai lu La femme au miroir qui est un excellent livre où 3 femmes vivant à des différentes époques se refusent de suivre leur destin de femmes. Je ne peux que recommander ce livre ; même si je suis un monsieur Toutlemonde. Lorsque ce livre est sorti en poche ; au Furet du Nord, j’ai vite compris que je n’étais le seul à aimer les livres d’Eric-Emmanuel Schmitt.


Quelques mois de lectures coloniales : Après avoir été stupéfait de l’intervention française en Libye ; j’ai été encore bien étonné de l’intervention militaire au Mali pays de mes rêves avec son mystérieux Tombouctou. Le Sahel m’avait vraiment attiré pendant mes 2 ans passés en Algérie où mon seul voyage un peu audacieux a été Alger-Tamanrasset-Agadès par la route ou plutôt la piste. Finalement, je ne suis jamais allé à Tombouctou. Bernard un ami m’a prêté divers livres sur l’Afrique noire dont 3 bouquins consistants d’Amadou Hampâté Bâ.

Amadou Hampâté Bâ (1900-1991) :

Amadou Hampâté Bâ est un descendant d’une famille noble peul ; Il est né à Bandiagara (Mali). Après avoir suivi l’école coranique ; il est  ‘’réquisitionné’’ à l’école française de Bandiagara, puis à Djenné mais il refuse d’aller à l’école normale de Gorée. Il commence une carrière dans l’administration française à Ouagadougou puis divers postes en Haute Volta (Actuel Burkina Faso).
Après l’indépendance (1960), il participe à la transcription des langues africaines et à la conservation des traditions orales. Il a toujours pris des notes au cours de sa longue vie ; ces livres sont la reprise de ses notes dans la plus grande honnêteté. Son style est celui d’un instituteur traditionnel et il ne nous épargne pas toute la complexité de la société africaine.


-          Amkoullel l’enfant peul (mémoire 1, 1991)
-          Oui, mon commandant (mémoire 2, 1994)
-          L’étrange destin de Wangrin (1973)


Tierno Noménembo :

Il est né en Guinée en 1947 d’origine peul. Depuis 1969, il a passé sa vie hors de Guinée où les dictateurs se succèdent depuis l’indépendance.  Ce grand romancier de langue française réalise un beau cocktail entre l’historique et le romanesque.

-          Le terroriste noir
-          Le roi de Kahel

Parmi les auteurs africains, je cite : Emmanuel Dongala (Photo de groupe au bord du fleuve) et Alain Mabanckou (plusieurs livres lus les années précédentes) qui sont tous les deux du Congo Brazzaville.


Patrick Deville :

 
Il est né en 1947. C’est un grand voyageur ; j’ai lu un de ses romans qui a eu le prix Femina en 2012.

-          Peste et Choléra

Ce livre est la bibliographie d’Alexandre Yersin bactériologiste suisse disciple de Pasteur devenu explorateur dans l’ex Indochine. Ce livre est finalement un livre d’aventure semblable au Roi de Kahel. On voit un homme obstiné réalisant la mission qu’il s’est fixé envers et contre tout dans une terre considérée comme vierge. C’est  plus qu’un livre de l’aventure coloniale.

Russel Banks :

Après American Darling en 2012, j’ai attaqué cette année un autre pavé :

-          Pourfendeur de nuages

Ce livre sur l’esclavage se passe un peu avant de la Guerre de Sécession. Le héros John Brown s’oppose contre l’esclavage d’abord en aidant des esclaves noirs à fuir au Canada, puis en prenant les armes contre les esclavagistes. Ce livre permet voir comment certains leaders se détachent face aux grands problèmes. Le problème de l’esclavage est certes déjà évoqué par Tocqueville ; mais rapidement éludé. J’ai été surpris que le parti politique opposé à l’esclavage soit le Parti Républicain et celui, qui lui était favorable le Parti Démocrate. 150 ans plus tard, le 1er président noir est un démocrate. Mais, il faut retenir qu’il s’agit d’un très grand livre de Russel Banks.


Les autres :

Cette année, j’ai lu 3 romans japonais sur la lancée de 2012 :

-          Le temps qui va, qui vient de Hiromi Kawakami
-          Cristallisation Secrète de Yôko Ogawa
-          Le musée du silence de Yôko Ogawa

Ces livres de 2 auteurs femmes déjà lues en 2012 me permettent de confirmer mon plaisir de lire les romans japonnais particulièrement ceux de Yôko Ogawa.

Silvia Avallone : D’acier

 
Elle est née en 1984 ; il s’agit de son premier roman.
Cette jeune écrivaine italienne nous décrit l’Italie actuelle avec de 2 adolescentes paumées à Piombino ; mais peut être le sont-elles moins que leurs parents ?




Mo Yan : La mélopée de l’ail paradisiaque

Auteur chinois né en en 1955 ou 1956 prix Nobel de littérature en 2012.
Dans le milieu intello français, on lui a reproché son appartenance au parti communiste.  Il s’agit d’un écrivain chinois pas d’un parisien. On a aussi reproché à Camus de ne pas avoir eu une position tranchée sur l’Algérie.
Ce livre décrit les difficultés du paysan chinois entre la tradition, l’économie planifiée et ses sentiments d’homme tout cela est inconciliable. C’est un très beau livre plein de sensibilité.

Maria Ernestan : Les oreilles de Buster
 
Cette suédoise a écrit ce livre magnifique plein de suspens. La sensibilité est le point fort de ce livre plutôt pour bonne-femme.
  



 Henriette Walter/Bassam Baraké : Arabesques

Née à Sfax (Tunisie) en 1929, elle est professeure de linguistique. Cela fait un peu trop savant pour correspondre à mon folklore. Mais elle a aussi écrit  seule ou en collaboration toute une série de livres de vulgarisation sur la linguistique que je lis assez régulièrement en livre de poche  (Points). Pour la petite histoire un de ces bouquins a été écrit en collaboration avec un de mes anciens collègues Pierre Avenas un X mines de mon ex-société ; ce n’est  pas le meilleur.
Arabesques c’est l’aventure de la langue arabe en occident. Comme dans tous ses livres : il y a plein de petits jeux, devinettes sur l’origine des mots où je suis plutôt nul.


Quelques autres très bons livres :

Roman avec cocaïne de M. Aguéev : ce livre d'adolescent est écrit au début de la révolution russe dont il ne parle pas. C’est le cas d'un livre unique d’un auteur pratiquement inconnu. Dans les années 30, il fut attribué à Nabokov.
Une autre époque d’Alain Claude Sulzer : Un adolescent à la recherche de son père, qui s’est suicidé, découvre que celui-ci était homosexuel et après un grand amour, il n’a pu trouver d’autres issues.
La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao de Junot Diaz : Ce livre n’est forcément facile à lire avec bon nombre de mots et d’expressions d’Amérique latine. Il fait bien comprendre cette émigration à moitié (USA/République Dominicaine) due à la proximité des pays.

Des polars ; mais peu d’auteurs nouveaux. Mes auteurs classiques ont accompagné des moments de détente. Nouveaux auteurs pour moi : Jean-Claude Izzo, Jussi Adler-Olsen.

Enfin, un livre vendu à plusieurs millions d'exemplaires : je l'ai acheté après le passage de l'auteure à la Grande Librairie. C'est le super navet de l’année Cinquante nuances de Grey d’EL James. Le vrai tapiro d’oro en plus il y a 3 tomes ; heureusement je n'ai acheté que le premier