Chauvet rencontre Cro-magnon

L'Ardèche a mis en valeur une des plus grande réalisation de l'homme

de l'aurignacien à 30 km au sud d'Aubenas près de Vallon Pont d'Arc.

Un peu d’histoire :

L'homme était présent en Europe depuis plus d'un million d'années. L’homo sapiens (Cro-magnon) notre ancêtre présent dans toute  l'Afrique est arrivé en Europe vers – 40 000. Il a remplacé l’homme de Neandertal déjà présent en Europe qui a disparu vers – 30 000. La grotte ornée d’Altamira en Espagne est découverte vers 1870. Lascaux en 1940 la grotte la plus connue en France avant Chauvet date du magdalénien – 17 000.

Les dessins et peintures sur les parois (l’art pariétal ) des hommes de Cro-Magnon sont nombreuses en France dans le sud-ouest ; mais aussi en Ardèche et en Espagne.

Dans le monde, les grottes ornées se comptent par centaines de milliers en Afrique du nord et du sud, en Australie, en Asie, aux Amériques … même si toutes ne sont pas de l’art elles marquent la présence de l’homme et la civilisation d’un peuple chasseur cueilleur.

Grotte Chauvet :

Cette grotte fut découverte par 3 spéléologues ardéchois (Eliette Brunel, Christian Hilaire et Jean-Marie Chauvet) le 18 décembre 1994. Elle a pris le nom de la Grotte Chauvet peut être parce que ce patronyme est le plus courant des 3 dans ce coin de l’Ardèche ?

La spéléologie dans  les grottes ou les avens est un sport local du plateau calcaire où l’Ardèche s’écoule en contre bas de quelques centaines de mètres à partir du Pont d’Arc. On est bien surpris de voir des personnes jeunes avec des échelles de corde sortir de trous avec leurs casques et combinaisons boueuses à la fin des week-ends.

Personnellement je me suis contenté de quelques balades à pied sur cette zone entre l’Ardèche et l’Ibie et d’une paire de descentes en canoë à partir du Pont d’Arc.

La grotte Chauvet se situe en face du Pont d’Arc sur la rive gauche dans la falaise qui longe l’Ardèche. Le site est splendide ; je ne pense pas qu’il est beaucoup changé. Certes il y a plus de touristes et les ours de 3 mètres de haut ont disparu.

Les dessins et peintures sur les parois (l’art pariétal) de la grotte Chauvet date d’environ 36000 ans ce qui remontent à l’aurignacien (-40 000 à -30 000). C’est le début du Paléolithique supérieur. Elle est la grotte ornée en Europe la plus remarquable pour la qualité de ses dessins et par son antériorité. Sa conservation est due à un effondrement de l’entrée de la grotte, qui a isolé la grotte il y a 20 000 ans avant sa redécouverte en 1994.

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Les 2 œuvres les plus remarquables sont :

Une fresque de 7 mètres de long est dessinée au charbon de bois sur un support blanc obtenu par raclage préalable de la paroi. Un pigment noir a été étalé pour donner un relief aux chevaux. Le contour des animaux a été souligné par un trait gravé. Les lignes du dos des quatre ongulés épousent l’ondulation de la roche.

 

La grande fresque de la salle du fond de 12 mètres avec plusieurs plans qui utilisent le relief de la grotte représente une chasse d’un jeune mammouth par des lions.

Les animaux représentés 450 environ dans la grotte Chauvet en pourcentage sont :

-          Félins ( 21)

-          Mammouths (20 )

-          Rhinocéros (19 )

-          Chevaux ( 12 )

-          Bisons (9 )

-          Bouquetins ( 5 )

-          Ours ( 4 )

-          Rennes (4 )

-          Aurochs ( 3)

-          Mégacéros ( 2 )

-          Cerf ( 0,5 )

-          Hibou (0.5 )

Les 3 espèces les plus représentées dans la grotte Chauvet sont les félins, les mammouths et les rhinocéros. Ce sont  les plus forts et les plus sauvages. Étaient- ils si nombreux ou le nombre vient-il de ce qu’ils symbolisent ?

Le Pourquoi de l’art pariétal intrigue les chercheurs depuis 150 ans est à donner lieu à de furieuses batailles d’experts. L’hypothèse de Jean Clottes affirme que les œuvres paléolithiques ont été réalisées dans un cadre chamanique. Elles correspondent à une pratique religieuse

La grotte Chauvet remet en cause par son antériorité l’évolution de l’art fruste élaboré des hommes de Cro-Magnon arrivés en Europe vers -40000.

Ils avaient une civilisation qui a développé  l'art pariétal. Certainement un école enseignait cet art. Il est permis de penser aux empreintes de main laissées comme signatures que ces artistes étaient des femmes.

La Caverne du Pont d’Arc :

L’expérience malheureuse d’Altamira et de Lascaux où après avoir accueilli des centaines de milliers de visiteurs, on a assisté à une détérioration irréversible des fresques. Pour respecter cet héritage de nos ancêtres les hommes de Cro-Magnon  une copie a été construite à quelques kilomètres du pont d’Arc.

Cette reproduction des œuvres est remarquable. Bien sûr, il y a encore une odeur de peinture fraîche, les stalactites semblent un peu artificielles, l’accès ne présente pas la difficulté d’une grotte réelle dont la surface a été réduite mais la hauteur est identique. La dimension des œuvres a été respectée.

Nous nous trouvons dans le site presque original près des maîtres peintres devant les œuvres.

Il reste suffisamment de mystères pour l’imagination.

La visite qui dure 1h et 1/2 a été conduite par une guide sympathique. Ses explications ont été claires et ses connaissances étaient solides. 

Si l'on veut on pourra compléter la visite en lisant :
 - Le Monde hors série - La grotte Chauvet Pont-D'Arc aux sources de l'art
 - Pourquoi j'ai mangé mon père de Roy Lewis

 - Dernières nouvelles de Sapiens de Silvana Condemi et François Sabatier

Livres 2014

Les livres lus en 2014 ont commencé tristement avec rien d’exceptionnel en janvier. Puis en février, l’année s’est lancée avec le livre « le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson. Quelle rigolade ! Puis de très bons nouveaux auteurs. Aussi des auteurs déjà lus, il y a quelques années, que j’ai repris.

Beaucoup de nouvelles genre que j’ai longtemps négligé. Lire des nouvelles demande beaucoup d’attention et finalement de concentration. Les histoires sont courtes et denses ; on doit accepter de passer de l’une à l’autre sans avoir du temps de repos que l’on trouve obligatoirement dans les gros bouquins.

Le maître de la nouvelle reste Eric-Emmanuel Schmitt avec Les messieurs de Bruxelles ; Lâchons les chiens de Brady Udall et Parmi les disparus de Da Chaon sont super ; enfin Raymond Carver avec Les trois roses jaunes.

Côté des romans policiers, j’ai découvert plusieurs nouveaux auteurs remarquables et lu d’excellents policiers

             Jonas Jonasson :

L’auteur a un peu plus de 50 ans ; il est suédois. ‘’Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire’’ est son premier bouquin. On se balade avec ce pyromane artificier dans ce cruel 20^ème siècle et ses comparses à la gomme. Ce centenaire Allan Karlsson n’est pas vieux ; son siècle d’expériences n’est évidemment pas écouté. On prétend que l’histoire ou tout simplement la vie est la source qui permet de ne pas faire trop d’erreurs ; mais il faudrait encore en tenir compte.

Alors, rigolons avec Allan Karlsson et espérons, que cet auteur proche du finlandais Arto Paasilanna de 20 ans son ainé, nous fasse encore longtemps rigoler !

              Joyce Carol Oates :

Cette auteure très prolifique pourrait être tranquillement nobélisable.  Mais cela n’est pas le cas. Elle est une critique acerbe de l’hypocrisie pudibonde américaine et de notre société. La trame de ses romans est superbement montée.

J’ai découvert cette année ses romans ; j’avais été retenu par l’épaisseur de ses bouquins et la comparaison constante à Jane Austen qui certes a une écriture remarquable ; mais dont les livres ont selon moi mal vieilli.

J’ai lu :

-          Le petit oiseau au ciel

-          Les mystères de Winterthurn

                  Irvin Yalom :

Né en 1931, docteur en médecine spécialisé en psychothérapie existentielle est un auteur dont on ne lit pas les livres ; on les étudie.

Cependant, il écrit des romans. J’ai lu « Le problème de Spinoza » prix du lecteur 2014 qui est tout à fait accessible. Il décrit en parallèle la vie de Spinoza et du Reichleiter Rosenberg chargé de la confiscation des biens culturels des juifs par Hitler. J’ai pu comprendre pour la 1^ère fois qui était Spinoza.

                           Brady Udall :

Romancier né en Arizona dans une famille de mormons.

J’ai découvert cet auteur au « Grand Café Français » sur les conseils du patron bistroquier- libraire à Aubenas qui survit grâce aux petits concerts donnés dans son café.

-          Lâchons les chiens : recueil de 11 nouvelles avec plein de personnages déjantés du Middle West.

-          Le polygame solitaire avec ses 4 femmes et ses 28 enfants : pauvre polygame, pauvres femmes, pauvres enfants. Ce gros bouquin où ils sont tous mangés par leur communauté.

                            Gérard de Cortanze :

Né à Paris en 1948, il est encore fils d’émigré d’italiens bien que sa famille soit en France depuis la fin du 19 ème siècle. Ses ancêtres étaient bien dotés. Du côté de sa mère, un célèbre bandit napolitain Fra Diavolo qui combattit l’invasion de Bonaparte et fut  exécuté en 1806. Du côté paternel,  il s’agit d’une vieille noblesse piémontaise de plus de 10 siècles.

J’ai découvert cet auteur vers 2000, en lisant Les vice-rois, qui restent pour moi son meilleur livre. Puis, j’ai lu : Une chambre à Turin, Aventino, Giulliana et ensuite pendant plusieurs années rien. En 2014, j’ai lu Cyclone très bon livre ; mais l’histoire est un peu sur des sentiers battus.

Parmi les nouveaux auteurs pour moi, je citerai Haruki Murakami : je ne l’avais jamais lu retenu parce que je n’aime pas les histoires fantastiques et ses bouquins trop épais après Kafka sur le rivage, sûr je relirai cet auteur -  Martin Suter suisse allemand avec Le dernier des Weynfeldt -  In Koli Jean Bofiane de la Répuplique du Congo qui vit en exil en Belgique avec Mathématiques congolaises – Duong thu Huong auteure vietnamienne exilée en France avec Terre des oublis correspondent plus à mon style de lectures.

Parmi les auteurs que je lis fréquemment, je citerai 3 très bons livres : Les charmes discrets de la vie conjugale et Piège Nuptiale de Douglas Kennedy et Les désorientés d’Amin Maalouf .

Les policiers

J’ai découvert quelques nouveaux auteurs.

                 Michel Bussi :

Ce professeur de Rouen 50 ans écrit des romans que je n’avais pas classés comme policiers. Il y a tellement de choses autour de l’intrigue. J’ai lu Nymphéas noirs. On y apprend beaucoup sur le peintre impressionniste Claude Monet dans le village de Giverny en Normandie.

                          Peter May :

Peter May est un écossais né à Glasgow la soixantaine qui habite dans le Lot.

Ce roman policier ‘’ L’île aux chasseurs d’oiseaux ‘’ lu cette année est un livre où l’île de Lewis (Ecosse) est bien plus importante que l’intrigue policière. On trouve tout le mystère de ces vies insulaires fermées dans un monde isolé. Cela m’a rappelé mon seul voyage en Ecosse dans cette brume qui rendait tout mystérieux.

                  Maurizio De Giovanni :

J’ai découvert cet auteur de romans policiers napolitain cette année ; Il me semble le fils spirituel du sicilien Andrea Camilleri. Il publie depuis 2006 ; il s’y emploie à un rythme d’enfer. Bien sûr, ces livres permettent de décrire ses habitants, sa ville et son histoire récente. La description du fascisme mussolinien des années 30 dans le printemps du commissaire m’a éclairé sur cette période

En 2014, j’ai lu 2 de ces bouquins :

-          La méthode du Crocodile

-          Le printemps du Commissaire

L’auteur est un tifoso du Napoli ce qui est un plus. Comme Milanista, j’ai toujours une grande sympathie pour ce club avec son public de folie.

Evidemment, je n’ai pas négligé parmi mes auteurs préférés : Henning Mankel avec Le fils du vent - Donna Leon avec les joyaux du paradis un livre sans Brunetti -     William Boyd avec L’attente de l’aube super et Solo moins bon mais c’est le nouveau livre de James Bond – Luiz Alfredo Garcia-Rosa avec Objets trouvés – Ian Rankin avec Piège pour un élu.